Il existe des gens de bonne volonté. J’en suis convaincue. Même si cette expression peut paraître utopique ou, pour certaines personnes, semble être attachée aux différentes religions. Aujourd’hui, le monde devient de plus en plus agressif, la forme la plus sûre d’arriver dans la vie est l’agressivité, l’arrogance. On est blâmé si l’on compte à la bonne volonté des autres. Et pourtant, c’est la seule façon de construire la paix.
Oui, je sais, je ne suis pas naïve, nous sommes au bord d’une troisième guerre mondiale et derrière les discours politiques, nous voyons de façon très claire que le monde est en train de se diviser en deux groupes distincts. On ne cherche pas les similitudes, on cherche les différences. Si on croit à ce que les hommes et femmes politiques disent, ils souhaitent éviter que la situation s’escalade. Alors, je crois ne pas avoir tort en posant la question : s’ils souhaitent éviter l’escalade, pourquoi ne pas tout faire pour apaiser la situation, pourquoi ils montent le ton ? Pourquoi ils sont en train de rassembler les pays du monde en deux groupes ? Si c’était un film ou un livre, on dirait que les personnages seraient en train de préparer une guerre avec ses actes pendant que dans leurs discours, ils se montreraient les gardiens de la paix.
Dans une fiction, on aurait tout nos ingrédients pour pouvoir éclater une guerre : au moins deux adversaires, des armes, beaucoup d’armes, des individus qui vont mourir sur les champs de bataille, des objectifs opposés, des déclarations engagées etc. Et on y est, tous les efforts sincères des leaders mondiaux tendant à éviter l’escalade de la situation ont porté leurs fruits en menant le monde à une guerre nucléaire totale, et tout cela en montrant du doigt les leaders de l’autre camp.
La première leçon à apprendre de cette situation est, pour moi, que tout le monde doit assumer sa responsabilité pour ses actes et arrêter de jeter toute responsabilité à l’autre. Cela marche dans les crèches, mais cela ne marche pas dans la vie des adultes. Il y a une expression hongroise : « C’est lui, qui a commencé la bagarre, parce qu’il a riposté. »
C’est enfantin de ne pas comprendre que tout le monde a commis des erreurs, des erreurs qui ont causé cette situation, si on ne les assume pas, on ne peut pas les remédier. Imaginons une situation dans le monde médical : les médecins doivent établir un bon diagnostic pour commencer le traitement, si on se trompe de diagnostic, on ne trouvera jamais le bon traitement et la maladie finira par tuer le patient. J’ai à beau réfléchir pendant des heures, je ne peux pas vous dire qui est le patient en question dont la vie on devrait sauver, est-ce que c’est l’Ukraine ou l’Europe ? Si cela continue comme ça, l’Ukraine n’existera plus, il y aura peut-être un pays sur la carte qui continuera à porter ce nom, mais qui va dicter les décisions prises dans le pays ?
Aujourd’hui, malgré la « lenteur » de la contre-offensive ukrainienne, les dirigeants occidentaux misent tout sur le renforcement de l’aide militaire pour soutenir l’armée ukrainienne, ils se sont engagés à tel point que les États-Unis viennent de franchir deux frontières interdites. La première était d’envoyer à l’Ukraine des bombes à fragmentation juillet dernier, et ils ont suivi par décider de donner des munitions à uranium appauvri.
Mais pourquoi ? Je ne comprends pas la situation. Pourquoi motiver les Ukrainiens de vouloir affronter l’armée russe sur le terrain ? Qui veut sacrifier la population masculine de ce pays sur les champs de bataille contre une armée qui, étant donné qu’elle est celle de la deuxième puissance mondiale nucléaire, est invincible. En tout cas, avec ces armes. Elle a été un peu repoussée, mais cela ne fait que faire engager l’Ouest et l’Ukraine de continuer à maintenir la situation – sans issue positive à aucune partie.
M. Macron a dit plusieurs fois qu’une puissance nucléaire ne peut pas perdre une guerre et la contre-offensive sert à contraindre la Russie à faire des négociations.
Je dois vous avouer que je n’ai pas fait de grandes écoles, l’ENA, Sciences Po, Polytechniques, HEC sont restés loin de mon chemin artistique, mais je vois la route que les événements prennent, je crains le dénouement.
Je ne mets pas en doute la bonne volonté de M. Macron qui voulait négocier avec la Russie mais peu à peu il commençait à se positionner à côté de ceux qui optaient pour la manière forte. Je crains que M. Macron ait été dupé dans sa prise de position quand il a fait confiance à cette théorie : contraindre la Russie à faire des négociations par les armes, avec une guerre longue où les sanctions et les succès ukrainiens sur le front vont faire comprendre au plus grand pays du monde, à la deuxième puissance nucléaire qu’elle a été acculée à reconnaître sa faiblesse.
Si c’était un roman, je dirais que l’auteur a mal jugé la situation et il a fait engager ses personnages dans un affrontement sans fin, sans possibilité de retourner la situation et faire sortir ses héros de cette impasse. On ne peut pas vaincre une armée avec des armes moins puissantes que l’armée en question possède. C’est une barbarie envers les soldats qui sont envoyés au front pour affronter une armée mieux équipée et mieux préparée. Ils ont été mis dans une véritable boucherie. Si c’était une fiction, je dirais que l’auteur devrait enfin faire sortir de l’ombre le méchant antagoniste qui a tout manigancé pour inciter les pays de prendre la route d’une guerre aussi impossible, un gros méchant antagoniste qui voudrait faire profit financier de la guerre pour augmenter son influence sur le monde.
En examinant tout ce qui se passe en Europe, on voit bien que la situation est de plus en plus tendue, je viens de lire la déclaration de M. Blinken et de Mme Baerbock que c’est à l’Ukraine de prendre la décision comment elle va utiliser les armes, envoyées par les États-Unis et l’Allemagne. Au début du conflit, on a précisé que les pays de l’Ouest donneront des armes avec une condition : qu’elles soient utilisées pour des fins défensifs et non pas offensifs. Depuis quelques mois, on voit dans les journaux que plusieurs grandes villes russes sont attaquées par des drones ukrainiens, parfois ils causent des dégâts, parfois ils sont neutralisés avant d’atteindre leur objectif. Aujourd’hui, l’Ukraine peut se sentir autorisé à attaquer la Russie.
Après la déclaration de ces deux politiciens avec cette autorisation à double tranchante, je voulais vraiment décortiquer cette proposition, comme j’ai l’habitude de le faire avec les films sur l’autre blog que j’ai lancé avec ma mère, le 7eme-art.fr. Donc si c’était un film ou un roman, bref, une fiction, je chercherais l’intrigue et l’objectif des personnages principaux. On sait bien que dans une fiction, on trouve parfois des manipulateurs qui ne dévoilent jamais leur véritable but mais ils sont capables d’inciter les gens de prendre telle ou telle décision.
Alors, tout d’abord je poserais cette question : quel serait le but de ces deux personnages fictifs (et de ceux qu’ils représentent) avec une déclaration, une autorisation pareille ? À première vue, cela signifie que ces personnages compatissent la situation extrêmement douloureuse dans laquelle se trouve leur partenaire, l’objet de leur aide et ils sont derrière lui pour qu’il prenne la décision qui lui convienne, ils lui donnent la carte blanche. La première chose qui me vient à l’esprit, c’est une scène de la fameuse Blanche Neige de Walt Disney où Simplet est envoyé à l’étage pour découvrir qui est l’intrus et les autres lui disent : « N’aie pas peur, nous sommes là, derrière toi. » Et le pauvre Simplet devait « affronter » tout seul « le monstre » parce que les autres sont restés au rez-de-chaussée, laissant seul leur camarade.
La deuxième chose qui m’est venue à l’esprit, c’était Ponce Pilate qui s’est levé les mains puisque c’était la décision du peuple, pas la sienne. Donc, si l’Ukraine veut attaquer la Russie avec des armes lourdes, ce sera SA décision, SA responsabilité, pas celle des pays qui lui ont fourni ces armes lourdes en question et qui l’ont encouragé à affronter la Russie, plus grand pays du monde. Qui est-ce qui perd le plus dans cette guerre ? L’Ukraine.
Si c’était une fiction, je dirais que l’histoire se baigne dans l’hypocrisie totale et il faudrait que l’auteur fasse un effort pour mieux cacher les véritables intentions de ces deux personnages fictifs parce que c’est trop apparentes, les lecteurs vont tout de suite se rendre compte de la fourberie et l’effet sera raté. Les lecteurs se souviennent de l’affaire du Nord Stream qui est survenu auparavant dans la fiction qu’ils sont en train de lire. Ils se souviennent du résultat presque définitif de l’enquête, concernant le sabotage du Nord Stream, selon lequel c’était les Ukrainiens qui ont commis l’attaque. D’abord on a dit que c’était les Russes, après, on a dit que c’était les Américains et finalement toute la responsabilité de l’affaire a été chargée sur les épaules des Ukrainiens, sous l’expression de « pro-ukrainiens ». Mais l’auteur de cette fiction doit être vraiment très faible ou trop débutant parce que, d’une part, les gazoducs Nord Stream se trouvent sur le territoire de l’Union européenne, donc un pays qui rêve de faire partie de l’UE aurait attaqué des infrastructures européennes ? Si c’était vraiment eux, les coupables, cela entraînerait leur exclusion définitive de l’union, avant même d’y entrer. D’autre part, l’Ukraine pourrait être soupçonné de faire éclater une guerre uniquement pour pouvoir préserver un statut avantageux dans le business du gaz et du pétrole, puisqu’elle aurait perdu plusieurs milliards d’euros si Nord Stream avait (re)pris le service. On pourrait donner un contre-argument, précisant que le sabotage n’avait pas d’effet sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz parce que, de toute façon, les sanctions ont coupé le gaz et le pétrole russes. Notre lecteur répliquerait que, par contre, l’Ukraine s’est proposé de devenir le fournisseur n.1 de l’Europe en énergie, donc l’intérêt est là. Et l’intérêt n’est pas seulement ukrainien puisqu’en échange de tous ces prêts et aides, on peut attendre que l’Ukraine soit dans l’obligation de privatiser son secteur énergétique en vendant ses entreprises plus importantes à des investisseurs étrangers.

En continuant l’analyse de cette fiction mal écrite, notre auteur a mis un sabotage dans sa fiction, et il ne trouve pas les coupables qui conviendraient au mieux à son intrigue, il n’est pas encore arrivé au but de ses peines, parce que selon un article du Washington Post, la CIA avait été mise au courant d’un projet ukrainien concernant le sabotage des gazoducs. C’est du pire en pire ! Et elle n’a rien fait pour les en empêcher ? Bien sûr qu’elle n’a rien fait, dirait notre brave lecteur, puisque les États-Unis ont repris l’approvisionnement de l’Europe en gaz, c’est évident que son service secret n’a rien fait contre les intérêts de son pays. L’auteur pourrait écrire que la CIA avait prévenu les institutions européennes et c’était les Européens qui n’ont rien fait pour empêcher que cet incident ait lieu. Avec ce retournement de situation l’auteur n’aurait fait qu’aggraver sa situation, parce que dans un cas pareil, les Russes pourraient porter plainte contre les institutions européennes pour avoir laissé endommager les biens russes et demander l’indemnisation. Et notre pauvre auteur ne pourrait pas clore cette intrigue qui est devenue une histoire sans fin et une sorte de « political hot potato ».
À ce stade, l’éditeur appellerait l’auteur dans son bureau pour un entretien personnel, durant lequel il lui expliquerait que, petit a, il est temps qu’il choisisse le genre définitif du livre : polar, policier, thriller, politique ? Petit b, qu’il peaufine ses personnages et ses intrigues parce que les lecteurs n’avaleraient jamais que des événements pareils peuvent se produire sans que personne ne se rende compte de l’escroquerie. Petit c, qu’il trouve des coupables neutres pour le Nord Stream, sinon, il ne pourra pas résoudre cette intrigue. L’auteur sait tout ça, c’est pour ça qu’il a mal à la tête depuis des jours et la tête lui tourne chaque fois qu’il s’installe devant son ordinateur avec une idée de génie qui mène malheureusement toujours à un plus grand chaos – et des plus grands maux de tête.
Alors, notre cher auteur se bloque et ne trouve pas l’issue de ce conflit. Le temps passe vite, son éditeur s’impatiente et il est de nouveau convoqué dans son bureau, sans savoir comment lui expliquer la situation. Son éditeur est en colère, il devrait avancer avec son intrigue. « Mais qu’est-ce que t’as fait, demande son éditeur. Ce n’est pas un nœud dramatique, c’est un nœud gordien, comment tu vas sortir tes personnages de cette situation ? Si tu voulais faire éclater une guerre mondiale, pourquoi tu as attendu si longtemps ? Tes lecteurs, ton public ne sont plus intéressés, ils veulent connaître la fin, et passer à autre chose. Si tu voulais écrire un thriller où ton but est de montrer comment quelqu’un, je ne sais pas, un groupe clandestin ou des vilains hommes d’affaires, manipulent les hommes d’État pour faire monter leur chiffre d’affaires, il est temps de les faire sortir de l’ombre et de les démasquer. Mais par qui ? Je ne comprends même pas qui est ton personnage principal. Qui va trouver la solution ? Qui va démasquer les coupables ? Où est ton personnage qui n’est pas engagé à côté d’aucun des deux camps ? Je ne vois personne neutre dans cette histoire qui aurait un poids international, qui serait crédible dans les yeux des deux camps. Le Pape ? Le Dalaï-Lama ? Ils sont des hommes d’Église et les hommes politiques ne les prennent pas au sérieux. Ils ont autorité sur les âmes, pas sur les décisions politiques. » Etc., etc. C’est un véritable travail de Sisyphe qui attend cet auteur.

Notre pauvre auteur rentre à la maison, il est au bord d’une crise, mais il doit avancer dans son histoire. Comment il va trouver la solution ? C’est le syndrome de la page blanche. Il écrit quelque chose, il la déchire et dans une heure, sa poubelle sera pleine de feuille déchirée… C’est là qu’il faut prendre une grande respiration, s’éloigner un peu du sujet pour mieux voir l’ensemble du problème.
Laissons donc de côté ce pauvre auteur pour qu’il puisse respirer un peu en revenant à la réalité et réveillons-nous, avant qu’il ne soit trop tard. Dans la vraie vie, dans ce moment même où je suis en train de rédiger cet article et dans le moment où mes chers lecteurs vont lire ces lignes, des milliers et des milliers d’hommes et de femmes souffrent sous les bombes. Des êtres humains, dans les deux camps. Et si cela continue comme cela, les souffrances ne cesseront pas.
Nous sommes devant la deuxième visite de M. Zelensky à Washington depuis le conflit, il sera reçu par M. Biden. Depuis un an et demi, les actualités parlent de l’immense aide militaire, humanitaire ou financier que les États-Unis d’Amérique offrent à l’Ukraine. Des milliards de dollars, des sommes colossales dont la quantité choque la population. J’ai trouvé les données de l’Institut de Kiel dont la graphique je reproduis ici :

Si vous regardez attentivement, cette graphique ne montre que les aides concernant l’année 2022-2023, mais avant ? J’ai trouvé un document sur un site gouvernemental américain qui montre que dans l’année 2014, les États-Unis d’Amérique ont dépensé plus de 46.5 milliards de dollars pour aider à construire la démocratie en Ukraine (source : Obama White House).
Je n’ai pas trouvé de statistique qui montrerait de façon claire et compréhensible la quantité d’aide que l’Ukraine a reçu depuis sa (re)naissance en 1991 de la part des États-Unis, de l’IMF, de la Banque Mondiale, de l’UE et bien entendu, de la Russie qui devait être l’un des plus grands investisseurs dans la région.
Ce qui m’interpelle dans ces articles de journaux ou dans les actualités, qu’on ne parle pas ou que très rarement du taux d’intérêt. À combien s’élève-t-il ? Ou bien, ces sommes d’argent sont des dons, des aides que l’Ukraine ne doit pas rembourser ? Je ne crois pas. Quelles sont les conditions ? Dans quels secteurs l’Ukraine doit autoriser la privatisation en laissant entrer les investisseurs étrangers dans la patrie de ce peuple qui veut à tout prix, littéralement à tout prix, prouver leur indépendance et leur souveraineté ?
Je crois que tous les Ukrainiens ont droit de savoir pendant combien de temps ils doivent rembourser ces aides, et en ce qui me concerne, comme citoyenne européenne, j’ai également le droit de le savoir, puisque l’Ukraine aspire à entrer dans l’UE, et un pays largement endetté ne pourra pas répondre aux exigences économiques de l’UE.
Aujourd’hui, on parle toujours de la guerre, mais j’ai l’impression que l’on n’ose pas parler de la paix, des négociations. Pourtant, sans penser à la paix, sans avoir devant nos yeux cet objectif à atteindre, nous ne pourrons pas bien juger la situation. Pérenniser la guerre ne peut pas être l’objectif des communautés internationales, puisque la guerre est quelque chose de tragique, c’est la destruction, c’est la misère, la perte. S’il s’agit des bâtiments, des monuments historiques ou des champs de blé, on peut les compenser, les réparer, les rebâtir, mais en ce qui concerne les vies humaines, elles sont irremplaçables, c’est une perte définitive.
C’est pourquoi je trouve très important de parler de la paix, de ne pas perdre cet objectif de vue. Il faut se préparer aux négociations, il faut être capable de trouver les compromis, trouver ceux auxquels les parties peuvent renoncer.
Voir et reconnaître les deux principes :
- l’Europe et la Russie seront toujours l’une à côté de l’autre, dans la nécessité de vivre ensemble, un quart de la Russie fait partie de l’Europe,
- Sans compromis, il n’y a pas de négociations.
Il y a quelques semaines, M. Sarkozy, l’ancien président de la République a osé affirmer : « Nous avons besoin des Russes et ils ont besoin de nous. »
Avant de m’accuser de partialité vis-à-vis de M. Sarkozy à cause de nos origines hongroises, je dois préciser que le simple fait qu’il ait des origines hongroises ne signifie pas que je sois toujours d’accord avec lui. Ma plus grande critique envers lui est justement son désintérêt envers le pays de son père. Il ne parle même pas le hongrois, en tout cas, il affirme ne pas parler cette langue. Pourtant, c’est très important de connaître nos racines. Je suis venue en France parce que je voulais connaître la culture et la langue de ce pays pour mieux comprendre mes ancêtres français. Je souffre le martyre d’apprendre la langue de Molière, surtout à cause de la prononciation.
Donc, revenant à notre sujet et aux propos de M. Sarkozy sur la Russie, c’est un fait, je ne vois pas pourquoi il faudrait en faire un scandale. C’est un fait géographique, historique et culturel. Ne pas le reconnaître, c’est de suivre la politique de l’autruche : mettre sa tête dans le sable. Vous connaissez cette blague : Quelle est la poisse absolue ? Faire peur à une autruche sur une route bétonnée.
Avant de suivre l’exemple douloureux de cet oiseau, j’espère que nos hommes et femmes politiques verront la nécessité d’agir pour l’Europe sans oublier que nous vivons sur un continent qui s’appelle l’Eurasie dont l’économie est beaucoup plus importante que celle d’un grand pays outre-atlantique qui trouve plus important de renforcer sa présence militaire dans le plus grand nombre de pays que se préoccuper du bien-être de ses propres citoyens. Veuillez me pardonner cette critique, mais je ne peux pas ne pas avoir compassion quand je vois des gens dans leurs tentes dans Skid Row à Los Angeles. Il m’est impossible de penser qu’il n’y ait pas de solution, surtout quand je vois les sommes astronomiques, dépensées pour les interventions militaires à plusieurs milliers de kilomètres de leurs frontières.
Est-ce que le fait que l’homme qui a osé mentionner la nécessité d’avoir des relations avec la Russie est un ancien président de la République, condamné à un an de prison ferme discrédite le message de leurs propos ? Non, je ne crois pas. Il y a 10 ans, peut-être les gens auraient dit avec un geste de dédain qu’il ne comptait plus, mais aujourd’hui ? Depuis que M. Lula da Silva a été réélu après avoir surgi sa peine, ce n’est pas seulement soi-même qu’il a réhabilité, mais tous les autres Présidents de la République qui se trouvaient ou qui se trouveraient derrière les barreaux. C’est quand même rassurant pour les chefs d’État, puisque leur mandat n’est pas sans fin. Donc, grâce à M. da Silva, les propos de M. Sarkozy restent crédibles, même à l’ombre de la prison.
Mais n’oublions pas notre pauvre auteur de fiction. Vous vous souvenez de lui ? Il doit trouver un rebondissement à son œuvre pour ne pas tomber dans la littérature de gare. Est-ce qu’il va trouver ce personnage dans sa fiction, le personnage qui pourrait travailler comme modérateur pour trouver le chemin de la paix. Quels arguments pour faire comprendre aux personnages que c’est la paix, uniquement la paix qui peut servir l’intérêt de tous ? Il faut que la voix de la paix se fasse entendre, sinon, ce sera l’autre voix, celle de la manière forte qui va s’imposer. Notre auteur va se rendre compte de l’infériorité de l’armée ukrainienne part rapport à l’armée russe. Contraindre un pays à s’agenouiller avec des armes moins efficaces que les leurs est impossible. Donc, si les personnages suivent la théorie de la manière forte, notre auteur sera dans l’obligation d’écrire une scène où le président, fictif, bien entendu, de l’Ukraine demanderait au président, également fictif, des États-Unis d’intervenir militairement sur place pour persuader l’armée russe de déposer les armes en installant des armes nucléaires sur le territoire ukrainien. Puisque c’est seulement une armée plus forte qui pourrait contraindre la Russie à reculer. Et c’est seulement à la demande des Ukrainiens que l’armée des États-Unis se sentirait autorisée à déployer ses troupes sur le territoire ukrainien.
Quelle chance nous avons que ce n’est qu’une fiction que nous sommes en train d’analyser, pas la réalité ! Le lecteur trouverait tout de suite un contre-argument, en mentionnant les différents traités internationaux qui interdisent l’utilisation des armes nucléaires, même si les États-Unis s’approchent de plus en plus de ce scénario en donnant des armes interdites aux Ukrainiens. J’espère que le malheureux auteur de cette fiction trop longue et invraisemblable trouvera le dénouement, mais dans la vraie vie, c’est à nous de le trouver. C’est d’autant plus nécessaire que nous nous approchons de plus en plus d’une ligne rouge : l’Ukraine ne doit pas avoir de l’arme nucléaire, selon le traité de Budapest, et les États-Unis viennent de violer ce contrat en procurant des armes nucléaires à l’Ukraine.
Je ne voudrais pas tomber dans le pessimisme, je voudrais seulement analyser les scénarios possibles, en observant le cours des événements, en suivant les déclarations de plus en plus dures des politiciens et des chefs d’État.
Je voudrais voir que la France a sa propre rhétorique et son propre point de vue de la situation, je voudrais voir que c’est la France qui donnera le médiateur et les médiateurs pour négocier la paix et une nouvelle forme de relations entre la Russie et l’Europe. La France, pays de la diplomatie, ne peut pas se permettre d’être exclue du processus de paix. Si elle, ou plutôt, si ses dirigeants continuent à imiter la rhétorique des États-Unis, la France perdra son poids international et le respect que les Russes ont toujours porté pour ce pays – indépendamment des éventuelles différences politiques entre les deux pays.
Alors je demande, et à juste titre, combien de temps encore ? Quand la guerre prendra fin ? Combien de personnes vont mourir encore ? Combien d’Ukrainiens vont trouver la mort aux champs de bataille ? Et après ? Même si les Ukrainiens qui ont quitté leur pays pendant les hostilités reviennent, ils ne sont pas assez nombreux pour remplacer les centaines de milliers d’hommes qui ont été déjà tués et qui seront encore tués. Alors comment faire ? L’Ukraine a « reçu » des prêts colossaux avec des taux d’intérêt et des conditions pas très faciles à remplir, elle aura besoin d’une population active pour pouvoir s’affronter au remboursement de toutes ces « aides ». Quelles seraient les exigences de ces partenaires ? Remplacer sa population décédée par qui ? Par des migrants ? Comment l’Ukraine va gérer cette situation si elle a du mal à cohabiter avec sa population non-ukrainienne historique ?
Là, je vois une énorme contradiction entre la politique phare de l’Ukraine d’aujourd’hui et la politique de l’UE. L’Ukraine est un pays où le nationalisme est le pilier le plus important de l’État, c’est la force sur laquelle l’État ukrainien souhaite s’appuyer pour justifier ses combats, sa persévérance. En revanche, l’UE plaide pour le multiculturalisme et les sociétés ouvertes. Quelles vagues le choque de la rencontre de ces deux forces opposées provoquera-t-il ? L’avenir le dira.
L’avenir. Tout le monde, ou au moins les gens de bonne volonté se projettent pour construire un avenir où les gens auront la possibilité de s’épanouir, de se sentir bien, de vivre avec le sentiment de satisfaction pour pouvoir travailler dans un domaine qui est selon leurs talents, vivre leur vie selon leurs exigences. Tout le monde en a le droit, sans écraser les autres, bien sûr. Et pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas construire notre présent ?
J’écris cet article quelques jours avant la visite du Pape, je dois avouer que je ne suis pas catholique, je ne suis même pas baptisée, mais je suis croyante. Si je m’appuyais sur mes origines, pour décider dans quelle religion chrétienne je voudrais entrer, j’en aurais l’embarras du choix. Il y a des catholiques, des protestants, des anglicans, même des pravoslavs. Laquelle choisir ? Aucune. Je crois en Dieu, voilà mon nœud gordien résolu. En revanche, ce que j’ai appris du catholicisme, c’est l’importance de la confession. Confesser ses erreurs, cela nous rappelle que nous ne sommes pas parfaits et que nous commettons des erreurs. Cela nous protège de tomber dans la fatuité, dans l’orgueil, dans la vanité ou se croire infaillible.
Il faut travailler pour la paix, il faut en parler, il faut la préparer en assumant ses erreurs parce que même si les pertes sont définitives, on peut encore gagner notre avenir, et empêcher les futures pertes, surtout dans les vies humaines. Si l’OTAN se prépare à une guerre de longue durée, cela signifie que beaucoup d’Ukrainiens seront encore sacrifiés sur les champs de bataille et je suis trop sensible pour accepter cela. Si les politiciens continuent à accuser les leaders de l’autre camp, ils ne trouveront pas la solution.